9 déc. 2009

décalages

version n°1 : photographie originale de Mauro Mongiello et Sophia Sanchez publiée dans le magazine Numéro

version n°2 : après retouche photoshop

version n°3 : image rétroprojetée par un appareil défectueux




Une seule et même image peut exister sous de multiples versions/formes. Cette idée m'intéresse énormément, et dans mon travail c'est justement la transformation, voire la transfiguration de l'image qui m'intéresse. Garder une ossature, et tâcher de ré exploiter le reste.

En avançant le projet des vierges aujourd'hui, je réalise justement que la transfiguration de l'image n'a pas eu lieu. Je suis restée trop proche de la version n°2 alors que j'aurais voulu m'attacher à la version n°3 pour obtenir une version n°4...
Je trouve par conséquent la peinture inintéressante bien que "jolie".
Cette dernière n'étant pas terminée je vais peut-être pouvoir la pousser plus loin par la suite, mais cela sera d'autant plus difficile étant donné qu'elle est quasiment achevée et donc construite. Il va falloir déconstruire pour reconstruire, et le risque dans ces cas là est de tout perdre, de massacrer la peinture et de perdre définitivement l'image.

3 commentaires:

  1. Ça peut être intéressant de re-travailler et déconstruire à même le "matériau" final. C'est risqué, c'est sûr. Tout dépend, j'imagine, du niveau de retouche… De simples arrangements à une chirurgie plus lourde. On rentre aussi dans des considérations techniques que je suis loin de connaître :)
    Mais il ne faudrait pas que ça devienne un champs de bataille dans lequel tu perdes la vision globale de la toile et la volonté d'en faire quelque chose.

    Rien n'empêche de recommencer une autre version, plus tard, si ton but est vraiment manqué. Tu auras une approche différente alors, et cette peinture-ci gardera toujours son intérêt.

    C'est vrai que la version #3 a un côté très onirique, presque hallucinatoire. Ta peinture a moins cet aspect, mais a en revanche plus de présence. Elle se rapproche bien d'une icône.

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  2. Je pense que je vais prendre le risque, je n'ai pas vraiment le choix en fait :p
    Car c'est justement là que se situe l'enjeu de tout mon travail : dépasser l'image.
    Je ne suis qu'à la moitié du chemin en fait.
    Il faut juste prendre du recul dans ces cas là et envisager les solutions possibles. Je tâche justement de me détacher des modèles photographiques et de me recentrer sur la peinture elle même.
    Je voudrais arriver à un décalage tel que j'ai pu en obtenir un lorsque j'ai peint les Cobain multicolores avec la veste panthère en noir et blanc.
    Quelque chose de très surchargé et de saturé. C'est pour ça que la projection me séduit plus. La présence iconique de la peinture persistera quoiqu'il arrive je pense grâce au fond en aplat.
    Je pense encore fignoler les glacis, et ensuite j'attaquerai la "destruction" en m'appuyant sur les graphismes. Je pense aussi que le fond viendra "manger" la figure par endroits.
    J'hésite encore à ajouter des sequins et des paillettes ... notamment dans la couronne.

    Par contre si je la rate je pense jamais n'y revenir. C'est très difficile de faire deux fois la même peinture. En tous cas même si j'ai cru parfois rater des sujets auxquels je tenais en me disant que je les referai, je ne l'ai jamais fait. En général on tâche juste de ne pas refaire les même erreurs sur la peinture suivante. Ou alors il doit falloir plusieurs années pour faire le deuil de l'ancienne et se relancer dans une nouvelle version sans s'ennuyer.

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  3. Bon courage pour la seconde moitié du chemin dans ce cas :) Les pistes me semblent bonnes et intéressantes à suivre (se détacher de la photographie, pousser le "graphisme" et le décalage…) !

    Effectivement, prendre deux fois le même sujet doit être particulier, à moins de faire une fixation dessus (ou une exercice de style, ça peut avoir un intérêt techniquement). Sur les plus petits formats, ça doit pouvoir se faire plus facilement aussi, mais tes peintures sont relativement grandes.

    Bref, ratage ou non, ne t'ennuie pas, et bonne "dé-construction" plutôt !

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